L’appel de la nature … en ville !
En symbiose avec la nature …
Être dehors c’est se sentir exister, être connecté et sollicité dans son entier par différents stimuli riches et variés et ce quel que soit le milieu. Selon E. O. Wilson, l’attrait pour la nature est à la fois inné et universel. Certains qualifient même cet attrait de dépendance … qui est à mon sens une saine dépendance !
Pour moi, être dehors est un sentiment de bien-être tonifiant, réconfortant, humanisant relié à des souvenirs d’enfance très particuliers. En effet j’ai grandi dans la campagne, entourée de champs agricoles, d’animaux, de forêt, … en bref un vrai cocktail de nature !
Mes activités favorites aussi nombreuses étaient-t ’elles, consistaient entre autres à observer les lézards se cacher sous les roches de la terrasse, ramasser des galets pour les décorer, fabriquer des cabanes dans les arbres, nourrir les oiseaux l’hiver, jouer dans le ruisseau bordant la maison ; tout autant d’activités simples et évolutives favorisant les apprentissages.
Prendre en compte son environnement quotidien …
Educatrice à l’enfance, j’essaie au quotidien de sensibiliser les jeunes enfants et leurs familles que j’accompagne aux bienfaits du plein air, tout en m’adaptant à l’environnement qui m’entoure. J’ai donc pour principal défi de prendre en considération le milieu urbain qui entoure la garderie.
Je prends conscience que ce n’est plus un défi, mais un atout ! Le Corbusier, architecte mais aussi urbaniste, voyait la ville comme « une action humaine contre la nature » et la maison comme « une machine à habiter ». A l’heure actuelle, beaucoup de projets sont menés afin de réintroduire la nature en ville (aménagement des parcs, ruelles vertes, espaces sauvages, …) A ce propos, Scott D. Sampson décline le terme de réensauvagement et explique qu’il peut s’appliquer aux villes et à leur environnement naturel. Au-delà de sa visée première étant de protéger, restaurer et relier les espaces de vie sauvage, ce concept comprend aussi la dimension du corps, de la mentalité et de l’esprit.
Ce qui me fascine c’est que la nature est partout, pas seulement dans les parcs nationaux. Il y a toujours des choses à regarder, des arbres qui changent de couleur, des fleurs qui fleurissent. Il s’agit d’embrasser les petits moments de la vie. Même le fait de sentir le vent sur son visage crée un lien avec la nature qui est associé à une amélioration de la santé et à un plus grand bonheur. Jouer et prendre une marche dans les ruelles du quartier, ramasser des feuilles au parc, marcher en équilibre sur des planches de bois, sont des moments que les enfants ont du plaisir à vivre.
Tel est l’accompagnement que je favorise au quotidien. Il me semble donc nécessaire d’augmenter les occasions que les enfants ont de jouer de façon autonome dehors, dans des environnements variés, soit à la maison, à l’école, au service de garde, dans la communauté et dans des environnements naturels.
Quelques pistes …
Élise Mareuil met en lumière le concept de Scott D. Sampson qui donne une astuce mémo-technique pour mieux se connecter à la nature « EAC ».
E comme expérience directe où le lien avec la nature se crée par une expérience multi-sensorielle, émotive et ludique.
A comme l’accompagnement de l’adulte qui a un rôle fondamental en tant que guide à la curiosité, au jeu, à l’imagination de l’enfant et non comme détenteur d’un savoir.
C comme la compréhension des grands phénomènes naturels (où pousse telle plante, où vit tel animal) qui n’est pas une connaissance « académique » mais qui s’acquiert plutôt par la pratique et la connexion naturelle.
- Sortez des sentiers battus et choisissez d’explorer sur des éléments naturels plutôt que des structures de jeu préfabriquées ou des surfaces pavées. Encouragez votre enfant à jouer, mais aussi à aider à concevoir ces environnements. Grimper dans un arbre, jeter une pierre, observer un point d’eau sont des expériences enrichissantes !
- Encouragez votre enfant à inventer ses propres jeux de préférence en utilisant les
ressources naturelles que l’on trouve sous la main : bâtons, eau, terre, cailloux, …
- Quoi de mieux que d’explorer le jeu en plein air, au fil des saisons aussi bien dans votre
jardin, dans un parc ou encore au milieu de la forêt.
- Encouragez votre enfant à prendre davantage part à des activités à l’extérieur dans
une variété de conditions météorologiques. Quand l’enfant est soutenu dans sa prise de
risques, il a plus de plaisir et apprend à évaluer et à gérer le risque dans tous les aspects de
sa vie.
- Jouer à cache-cache, aux explorateurs, se baigner dans une rivière, contempler le ciel
étoilé, observer une araignée tisser sa toile, faire un feu, camper, surprendre une biche dans
la forêt, construire un abris, … autant de possibilités pour partager un moment de plaisir avec votre enfant !
Crédit photo: Audric Gagnon, PENGUIN
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